La consomm'Action: le tamis de l'utilité

Publié le par Le Mendiant

2. Le tamis de l’utilité…

Ai-je vraiment besoin de ce produit ? Ne puis-je pas m’en passer avantageusement ? Que vais-je gagner en achetant ce produit ? Que vais-je perdre en ne l’achetant pas ? L’achat de ce produit va-t-il être entièrement et uniquement bénéfique ?

 

Problèmes de parking, coût d’entretien, embouteillages, pollutions diverses, obligation de mettre régulièrement de l’essence, code de la route, vols, accidents, givre… L’achat d’une voiture entraîne ou peut entraîner une multitude de contraintes. Il convient de les analyser. Les Européens prennent leur voiture une fois sur deux pour des trajets inférieurs à 3 km. Or, il a été calculé qu’en ville, le vélo était plus rapide sur des distances de moins de 7 kilomètres. Avec une moyenne à Paris de 14km/h, la voiture serait en fait l’un des moyens de locomotion les plus lents… Entre le parking et les embouteillages, elle restera d’ailleurs 95% du temps à l’arrêt.

 


 Dessin Jean Philippe Combaz pour Satoriz

Pierre Pradervand nous fait une brillante démonstration de la place de la voiture dans nos vies dans son ouvrage « Découvrir les vraies richesses » (Editions Jouvence) Soit une jeune femme secrétaire en Suisse. Considérons son salaire horaire (€ 16) et le nombre d’heures qu’elle passe par année au volant (375 heures). Ajoutons-y le nombre d’heures de travail nécessaires pour payer les frais de sa voiture (15.000 km par an multipliés par un coût de €0.48 le kilomètre = € 7200, divisé par €16 = 450 heures !), le temps de son entretien (25 heures) et celui de la recherche de parking (100 heures). Nous arrivons à un total de 950 heures, soit l’équivalent de six mois de travail rien que pour la voiture ! Divisons maintenant le nombre de kilomètres parcourus par ces heures consacrées à la voiture et nous obtenons le chiffre record de 15.8 km/heure, c'est-à-dire la vitesse moyenne d’un cycliste ! Démonstration est faite : en ville, la voiture est un énorme gaspillage de temps et d’énergie. Et encore, il ne s’agissait pas d’un 4x4…

 

Si cela s’applique à une icône de la société comme la voiture, imaginez ce que cela peut donner avec les autres produits. Trop souvent, la seule utilité d’un objet est de donner l’envie d’en acquérir un autre… C’est le syndrome du kleenex : prendre, jouir et jeter ! Ce n’est plus Aaaatchoum ! mais Aaaaachetons ! Mais le kleenex ne guérit pas plus du rhume que la consommation du mal-être : il ne s’agit que d’un bref soulagement avant le prochain éternuement…

 

Suite de la consomm'Action: le tamis de l'éthique...

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D
je découvre le mendiant.j'en commence l'exploration avec intérêt, mais il me semble juste de rendre le calcul de pierre pradervand (dans "le tamis de l'utilité") à ivan illich, qui l'a "inventé" pour les usa en 1973.c'est lisible dans son essai "énergie et équité" (par ex. sur :  http://antivoitures.free.fr/2005/01/energie-et-quit-1973.html)comme ça en visitant...damiendessillons.net(dessiller : amener quelqu'un à voir ce qu'il ignorait ou voulait ignorer)
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A
BONjour,je vous félicite pour votre site. ..que j'apprécie énormément.je trouve des choses en résonnance avec moi, des choses tres intéressantes. surtout utile.. MERCIhttp://angedamour.aceblog.fr/Patricia
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